ÉDITORIAL - Désir d'architecture. Les années 80 ont vu éclore en France un goût pour l'architecture favorisé par les grands travaux, la décentralisation et la réhabilitation des quartiers anciens. Ainsi, toute une génération d'architectes vivant en France a trouvé les moyens de concrétiser une expression singulière. Après un demi-siècle de léthargie, l'architecture française renaît sur la scène internationale. Elle a retrouvé enthousiasme et force créative avec des hommes comme Nouvel, Chémétov, de Portzamparc, Grumbach, Ciriani, Gaudin ou Castro. Bien sûr, Poitou-Charentes n'est pas resté à l'écart de ce mouvement qui contribue à forger l'identité culturelle d'une région. Des réalisations telles le CNBDI à Angoulême, le Futuroscope à Jaunay-Clan, la DDE, l'hôtel de Région et Devenir à Poitiers, le Moulin du Roc (CAC) à Niort, alliées à de prestigieuses réhabilitations telles La Corderie royale de Rochefort ou l'Abbaye-aux-Dames de Saintes, en fournissent des preuves éclatantes. C'est pourquoi l'Actualité se devait de consacrer un dossier à une innovation culturelle de cette ampleur. Evidemment, ce dossier ne prétend pas à l'exhaustivité. D'une part, certaines opérations ont déjà été présentées dans l'Actualité. En outre, il serait présomptueux de vouloir embrasser en une seule édition toute la diversité et toute la richesse du patrimoine architectural, d'hier et d'aujourd'hui, qui caractérisent Poitou-Charentes. La place importante offerte à l'archéologie dans ce numéro n'est pas fortuite. Il est vrai que 1989 fut une année exceptionnelle pour la prospection aérienne. Des centaines de sites ont été découverts en Poitou-Charentes durant l'été 89. De plus on ignore souvent que l'archéologue utilise des techniques très sophistiquées pour mener ses études. Mais surtout, il cherche à faire parler ces vestiges d'une histoire humaine enfouie. Histoire à laquelle l'architecte est constamment confronté, et avec laquelle, même dans ses rêves les plus fous - le Futuroscope ou le Jardin-Théâtre Bestiarium - , il instaure un dialogue permanent. Jean-Pierre Michel, Rédacteur en chef