ÉDITO : Les sciences humaines explorent des champs qui sont en prise directe avec de nombreux problèmes de notre société. Mais quand les chercheurs sont sollicités c’est trop souvent à titre d’observateurs alors qu’ils pourraient contribuer à anticiper sur des décisions politiques et à la construction de solutions. En nous plongeant dans l’histoire, les sciences humaines nous invitent à renouveler des thèmes ancestraux, à éclairer aussi notre présent, voire à reformuler des questionnements. C’est l’objet des articles sur la criminologie et la victimologie dont l’enseignement pluridisciplinaire à l’université de Poitiers est unique en France. Avec Xynthia, la nature nous rappelle à l’ordre. En ce qui concerne le changement climatique, la perspective historique est indispensable pour comprendre et agir de façon plus rationnelle. Donc le travail de recherche fondamentale en ce domaine, comme celui du laboratoire LIENSs à La Rochelle, peut aussi se nourrir du travail des historiens, y compris des amateurs, comme Jean Hervier qui a décrypté et analysé les données météorologiques quotidiennes d’un médecin poitevin entre 1775 et 1818. Contre la standardisation de la connaissance à la Google, n’est-ce pas le témoignage exemplaire de la contribution d’une démarche populaire et éclairée ? Ces pratiques sont le signe avant coureur d’une nouvelle manière de rendre accessible la connaissance. L’Actualité Poitou- Charentes et l’Espace Mendès France sont des acteurs de ce mouvement. Didier Moreau