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ÉDITORIAL - Les autoroutes de la pensée"
Amphithéâtres surchargés, manque de professeurs, insuffisance de personnel technique, l'année universitaire qui se termine a brutalement mis en évidence les problèmes et les difficultés de la recherche et de l'enseignement supérieur en France. Les collectivités territoriales et l'Etat - à travers "Université 2000" - ont aujourd'hui compris que l'aménagement du territoire et l'avenir des régions dépendaient étroitement de la qualité de l'enseignement supérieur. Pas de développement économique ni social des régions sans une formation initiale et professionnelle de qualité. Pas de formation performante sans un enseignement supérieur et donc une recherche de haut niveau. Le problème est que, dans ce domaine comme dans beaucoup d'autres, on ne peut tout faire partout et en même temps. La recherche et l'enseignement supérieur coûtent cher et pour rattraper nos principaux concurrents industriels, coûteront de plus en plus cher. Des choix s'imposent donc. Avec 1,9% du potentiel national d'enseignants-chercheurs, Poitou-Charentes devra se battre pour que l'Etat, grand maître des choix en la matière, engage un indispensable rééquilibrage vis-à-vis des autres régions. La volonté politique récemment exprimée avec force par le Président de Région va dans ce sens. Ce qu'il ne faut pas oublier, c'est que, si la recherche est une activité économique qui crée des emplois, distribue des revenus et fait travailler des entreprises, elle est d'abord et avant tout une activité humaine. Aucune machine, aucun logiciel ne remplaceront jamais l'intelligence et la capacité créatrice du chercheur. Appuyée sur la coopération interrégionale - parce qu'on ne peut tout faire dans toutes les régions - et sur une mise en réseau des pôles scientifiques et technologiques, une politique régionale de recherche doit donc d'abord s'intéresser aux chercheurs, à leurs conditions de travail, à leur statut social et aux raisons qui les conduisent à choisir une telle activité (1).
L'aménagement équilibré du territoire français est longtemps passé par la construction des réseaux routiers, ferrés ou de télécommunications, destinés à décongestionner la région parisienne et à relier les centres régionaux de décision. Il passe aujourd'hui par l'édification d'un véritable réseau "d'autoroutes de la pensée" (2) assurant la coopération, les échanges et la mobilité des chercheurs. Jean-Pierre Michel, Rédacteur en chef
Amphithéâtres surchargés, manque de professeurs, insuffisance de personnel technique, l'année universitaire qui se termine a brutalement mis en évidence les problèmes et les difficultés de la recherche et de l'enseignement supérieur en France. Les collectivités territoriales et l'Etat - à travers "Université 2000" - ont aujourd'hui compris que l'aménagement du territoire et l'avenir des régions dépendaient étroitement de la qualité de l'enseignement supérieur. Pas de développement économique ni social des régions sans une formation initiale et professionnelle de qualité. Pas de formation performante sans un enseignement supérieur et donc une recherche de haut niveau. Le problème est que, dans ce domaine comme dans beaucoup d'autres, on ne peut tout faire partout et en même temps. La recherche et l'enseignement supérieur coûtent cher et pour rattraper nos principaux concurrents industriels, coûteront de plus en plus cher. Des choix s'imposent donc. Avec 1,9% du potentiel national d'enseignants-chercheurs, Poitou-Charentes devra se battre pour que l'Etat, grand maître des choix en la matière, engage un indispensable rééquilibrage vis-à-vis des autres régions. La volonté politique récemment exprimée avec force par le Président de Région va dans ce sens. Ce qu'il ne faut pas oublier, c'est que, si la recherche est une activité économique qui crée des emplois, distribue des revenus et fait travailler des entreprises, elle est d'abord et avant tout une activité humaine. Aucune machine, aucun logiciel ne remplaceront jamais l'intelligence et la capacité créatrice du chercheur. Appuyée sur la coopération interrégionale - parce qu'on ne peut tout faire dans toutes les régions - et sur une mise en réseau des pôles scientifiques et technologiques, une politique régionale de recherche doit donc d'abord s'intéresser aux chercheurs, à leurs conditions de travail, à leur statut social et aux raisons qui les conduisent à choisir une telle activité (1).
L'aménagement équilibré du territoire français est longtemps passé par la construction des réseaux routiers, ferrés ou de télécommunications, destinés à décongestionner la région parisienne et à relier les centres régionaux de décision. Il passe aujourd'hui par l'édification d'un véritable réseau "d'autoroutes de la pensée" (2) assurant la coopération, les échanges et la mobilité des chercheurs. Jean-Pierre Michel, Rédacteur en chef