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ÉDITORIAL "Mélanges"
Il arrive qu'en hommage à un professeur, ses collègues rassemblent en un même ouvrage l'essentiel de son oeuvre ou de ses recherches et publient ainsi ce qu'on appelle des "mélanges". Comme les précédents, ce numéro de l'Actualité, témoin de la diversité de nos régions, est une livraison de "mélanges" sur Poitou-Charentes. Si les activités présentées dans ces pages sont très différentes les unes des autres par leur nature et leur contenu, elles ont cependant presque toutes un trait commun : pour la plupart, elles sont le fruit d'une culture ou d'une tradition forgées par le temps et par l'histoire humaine. Certes, la géographie impose des évidences ; c'est le cas pour la nouvelle aquaculture que nous sommes allés visiter dans les marais des îles du littoral. Mais, ce n'est pas tout à fait un hasard si notre région regarde du côté de la Louisiane pour établir des liens culturels et économiques avec le nouveau monde ou si c'est à Niort que la formation et l'innovation en matière de sécurité domestique se développent. L'essor et le redéploiement actuel de l'industrie de la viande ou de la construction mécanique dans les Deux-Sèvres s'expliquent aussi par l'histoire. C'est l'histoire encore qui permet de savoir pourquoi des hommes et des femmes, à tel ou tel endroit, cherchent, inventent ou réfléchissent sur un sujet plutôt que sur un autre. La réflexion conduite à Poitiers sur les rapports entre le droit et la médecine, les recherches entreprises à Lusignan sur les insectes, les projets menés à Devenir ou à l'Ensma tout comme la croissance de nombre d'entreprises nous rappellent qu'il n'est de richesse que d'hommes avec leur culture et leurs traditions, anciennes ou récentes. Sur ces sujets, l'Actualité apporte éclairages et informations. Mais ces "mélanges" soulèvent aussi une question : la diversité des activités, une longue culture historique et la qualité des hommes forment-elles un "cocktail" suffisamment détonant pour accélérer le développement régional. C'est un vieux débat. Il y a quelques années les spécialistes de l'aménagement du territoire parlaient à propos de Poitou-Charentes de région "intermédiaire de transition". Aujourd'hui, ils la situent dans une "vallée" de l'ouest européen - allant du sud de l'Espagne au nord des Iles Britanniques- qualifiée de "stérile" parce que ne disposant que d'une faible part des ressources industrielles jugées nécessaires à une participation profitable au challenge européen. La lecture des pages qui suivent, indique que, dans leur sécheresse et leur laconisme, de tels diagnostics laissent dans l'ombre beaucoup de caractères dont la qualité n'est pas repérable à des niveaux d'observation disons trop centralisés. Voici des "mélanges" qui montrent comment les handicaps apparents de la diversité peuvent devenir de réels avantages de développement. Jean-Pierre Michel, Rédacteur en chef
Il arrive qu'en hommage à un professeur, ses collègues rassemblent en un même ouvrage l'essentiel de son oeuvre ou de ses recherches et publient ainsi ce qu'on appelle des "mélanges". Comme les précédents, ce numéro de l'Actualité, témoin de la diversité de nos régions, est une livraison de "mélanges" sur Poitou-Charentes. Si les activités présentées dans ces pages sont très différentes les unes des autres par leur nature et leur contenu, elles ont cependant presque toutes un trait commun : pour la plupart, elles sont le fruit d'une culture ou d'une tradition forgées par le temps et par l'histoire humaine. Certes, la géographie impose des évidences ; c'est le cas pour la nouvelle aquaculture que nous sommes allés visiter dans les marais des îles du littoral. Mais, ce n'est pas tout à fait un hasard si notre région regarde du côté de la Louisiane pour établir des liens culturels et économiques avec le nouveau monde ou si c'est à Niort que la formation et l'innovation en matière de sécurité domestique se développent. L'essor et le redéploiement actuel de l'industrie de la viande ou de la construction mécanique dans les Deux-Sèvres s'expliquent aussi par l'histoire. C'est l'histoire encore qui permet de savoir pourquoi des hommes et des femmes, à tel ou tel endroit, cherchent, inventent ou réfléchissent sur un sujet plutôt que sur un autre. La réflexion conduite à Poitiers sur les rapports entre le droit et la médecine, les recherches entreprises à Lusignan sur les insectes, les projets menés à Devenir ou à l'Ensma tout comme la croissance de nombre d'entreprises nous rappellent qu'il n'est de richesse que d'hommes avec leur culture et leurs traditions, anciennes ou récentes. Sur ces sujets, l'Actualité apporte éclairages et informations. Mais ces "mélanges" soulèvent aussi une question : la diversité des activités, une longue culture historique et la qualité des hommes forment-elles un "cocktail" suffisamment détonant pour accélérer le développement régional. C'est un vieux débat. Il y a quelques années les spécialistes de l'aménagement du territoire parlaient à propos de Poitou-Charentes de région "intermédiaire de transition". Aujourd'hui, ils la situent dans une "vallée" de l'ouest européen - allant du sud de l'Espagne au nord des Iles Britanniques- qualifiée de "stérile" parce que ne disposant que d'une faible part des ressources industrielles jugées nécessaires à une participation profitable au challenge européen. La lecture des pages qui suivent, indique que, dans leur sécheresse et leur laconisme, de tels diagnostics laissent dans l'ombre beaucoup de caractères dont la qualité n'est pas repérable à des niveaux d'observation disons trop centralisés. Voici des "mélanges" qui montrent comment les handicaps apparents de la diversité peuvent devenir de réels avantages de développement. Jean-Pierre Michel, Rédacteur en chef